Vérifier la version de TLS utilisée : découvrez comment faire !

Homme d'âge moyen examinant un écran réseau dans un bureau

1,2 % des sites web publics acceptaient encore TLS 1.0 en 2023 : ce chiffre, aride, donne pourtant la mesure d’un paradoxe. D’un côté, l’obsession sécuritaire façonne les usages numériques ; de l’autre, des pans entiers du web persistent à dialoguer avec des protocoles tombés en disgrâce. Entre inertie technique et impératif de compatibilité, la frontière entre sécurité et vulnérabilité demeure fragile.

Des outils gratuits offrent la possibilité de déterminer rapidement la version de TLS qu’un site web utilise lors d’une connexion. Cette analyse, réalisée pendant la phase de négociation de la session chiffrée, livre des données précieuses pour évaluer la fiabilité du service et détecter d’éventuelles failles.

Pourquoi la version de TLS utilisée par un site web mérite toute votre attention

Le TLS, ou Transport Layer Security, incarne aujourd’hui la référence pour la protection des échanges sur internet. Héritier direct du SSL (Secure Sockets Layer), il forme le rempart entre votre navigateur et un serveur distant. Pourtant, toutes les versions de TLS ne s’équivalent pas.

TLS 1.0 et 1.1 relèvent désormais du passé. Maintenir ces anciennes moutures, c’est s’exposer à des attaques redoutées comme POODLE ou BEAST, qui exploitent des faiblesses largement documentées. Les navigateurs majeurs, Chrome, Firefox, Safari, Edge, misent aujourd’hui sans ambiguïté sur TLS 1.2 et 1.3, autrement plus robustes, avec un échange de clés optimisé et une meilleure confidentialité.

Mais tout n’est pas joué côté serveur. Un site resté bloqué sur TLS 1.0 sera tout simplement inaccessible depuis un navigateur moderne. À l’inverse, certains vieux systèmes, notamment sous Windows, continuent d’ouvrir la porte à des protocoles dépassés, ce qui constitue une aubaine pour l’attaquant.

Pour y voir clair, gardez en tête ces éléments autour des versions TLS et SSL :

  • SSL 3.0 n’est plus utilisé et ne devrait jamais l’être dans aucun contexte sécurisé.
  • TLS 1.2 et 1.3 offrent le niveau de sûreté attendu pour les échanges sur le web.
  • La fiabilité ne repose pas que sur le protocole mais aussi sur la validité des certificats, qui doivent être délivrés par des autorités reconnues.

Le choix de la version TLS devient un point stratégique dans la lutte contre l’espionnage, la manipulation ou la fuite de données sensibles. Au fil d’un audit de sécurité ou lors d’un nouveau déploiement, surveiller ce paramètre n’a rien d’anecdotique.

TLS, SSL, HTTPS : comprendre les bases pour mieux se protéger

Transport Layer Security (TLS) occupe une place clef dans la protection des échanges numériques. Il succède au SSL (Secure Sockets Layer) et chiffre les données qui transitent entre un navigateur et un serveur web. Résultat : confidentialité renforcée, intégrité préservée, interception et modification des messages bien plus difficiles.

HTTPS, rendu visible par le célèbre cadenas dans la barre d’adresse, repose intégralement sur TLS. Son objectif ? Assurer à chacun que l’on s’adresse bien à l’entité attendue, jamais à un imposteur. Pour cela, chaque site fournit un certificat numérique signé par une autorité indépendante ; le navigateur contrôle alors sa validité avant d’afficher la fameuse connexion sécurisée.

En résumé, TLS et les certificats permettent d’apporter trois garanties concrètes :

  • TLS garantit que les échanges restent privés et permet d’authentifier le serveur.
  • Des certificats numériques officiels assurent la fiabilité technique de la connexion.
  • Le navigateur vérifie automatiquement la véracité du certificat présenté ainsi que sa période de validité.

La sécurité n’est pas qu’une affaire de code ou de norme ; elle tient à la façon dont tout est mis en œuvre, à la vigilance humaine autant qu’aux choix techniques. C’est bien ce mélange qui fait de TLS le noyau dur de la protection en ligne actuellement.

Comment savoir facilement quelle version de TLS est utilisée par un site

L’identification de la version TLS employée par un site web s’effectue en quelques étapes simples. De nombreux services en ligne proposent ce type de diagnostic et analysent la configuration TLS d’un serveur. Ces rapports affichent les versions acceptées, signalent l’utilisation de protocoles dépassés comme TLS 1.0 ou 1.1, et précisent la liste des chiffrements disponibles.

Pour ceux qui souhaitent une approche plus technique, il existe aussi plusieurs outils en ligne de commande. Par exemple, OpenSSL permet d’interroger la négociation TLS avec une commande telle que openssl s_client -connect. Avec nmap et le script ssl-enum-ciphers, il est facile d’obtenir un relevé exhaustif des protocoles et chiffrements proposés par le serveur. Les outils d’analyse de flux comme Wireshark ou TCPDump permettent quant à eux de capturer le handshake TLS et d’en extraire la version exacte utilisée.

Certains messages d’erreur, par exemple ERR_SSL_VERSION_OR_CIPHER_MISMATCH, sont caractéristiques d’une incompatibilité TLS (navigateur trop récent face à un serveur archaïque, ou inversement) ou du maintien indésirable de protocoles obsolètes.

Pour les utilisateurs de Windows, il existe même une option pour activer ou désactiver les protocoles TLS dans les réglages du système, notamment via le registre (HKEY_LOCAL_MACHINE\SYSTEM\CurrentControlSet\Control\SecurityProviders\SCHANNEL\Protocols). Cela assure une maîtrise totale du comportement de la machine lors d’une connexion sécurisée.

Jeune femme utilisant un ordinateur portable dans une cuisine chaleureuse

Et après la vérification ? Bonnes pratiques pour naviguer en toute sécurité

Déterminer la version TLS utilisée par un site n’est qu’un premier pas. Privilégiez en toutes circonstances les plateformes qui exploitent TLS 1.2 ou 1.3 pour garantir des échanges réellement protégés. Les anciennes versions, comme TLS 1.0, 1.1 ou encore SSL 3.0, ne tiennent plus la route face aux menaces modernes.

Pour élever le niveau de sécurité lors de votre navigation, plusieurs solutions concrètes existent. L’extension HTTPS Everywhere contraint les sites visités à basculer en HTTPS dès que c’est possible. Du côté serveur, un paramétrage soigné du HSTS (HTTP Strict Transport Security) force la navigation sécurisée pour chaque session et bloque le retour au HTTP, éliminant certains risques de détournement.

Adoptez ces quelques réflexes pour garder la main sur votre sécurité :

  • Prenez l’habitude de vérifier la présence du cadenas, signe d’une connexion sécurisée, et n’hésitez pas à consulter les détails du certificat en cas de doute.
  • Évitez de soumettre des informations confidentielles sur des sites qui affichent un certificat auto-signé ou dont la validité est dépassée.
  • Quand un avertissement de navigateur vous alerte sur la version TLS ou le certificat, ne faites pas l’impasse, il y a rarement erreur sur la gravité du signalement.

Côté technique, certains mécanismes, comme le SNI (Server Name Indication), autorisent différents certificats sur une seule adresse IP, idéal pour les hébergements mutualisés. L’affichage accéléré de la validité des certificats grâce à l’agrafage OCSP ou l’optimisation des billets de session TLS participent aussi à la fois à la performance et à la sécurité des connexions.

Maîtriser la version TLS d’un site, c’est déjà prendre une longueur d’avance sur la désuétude numérique. Pour qui ne baisse pas la garde, chaque détail compte, au risque, sinon, de confondre un simple surf et la porte entrouverte d’une faille silencieuse.